Perspectives 2023
suisse.ing démarre 2023 sous son nouveau nom et avec pour objectif d’asseoir la renommée de celui-ci au cours d’une année dite de transition. L’ancrage de la nouvelle appellation dans notre réseau prendra quelque temps.
D’un point de vue organisationnel notamment, il faudra s’armer de patience: doter tous les imprimés, sites Internet et autres documents du nouveau logo nécessitera plusieurs mois. De leur côté, le comité et le secrétariat ont connu en 2022 plusieurs changements en termes de personnel. L’association dispose de bonnes équipes à tous les niveaux pour déployer pleinement son action dans les mois futurs.

«L’association traite de nombreuses thématiques d’importance. En 2023, année transitoire, elle continuera de le faire sous une nouvelle bannière – suisse.ing.»
Dans le cadre de la discussion stratégique, l’organisation qui prévalait jusqu’ici au sein des groupes de travail et groupes techniques a en outre été revue, aux fins de la faire évoluer vers une formule plus agile et ouverte. Désormais, des équipes centrales accompagneront et traiteront de thématiques essentielles pour l’association, en ouvrant parallèlement la porte à tous les membres intéressés. Pour les différentes équipes qui doivent maintenant développer leurs nouvelles méthodes de travail, 2023 est en ce sens une année transitoire également.
Parmi la multitude des thèmes à l’ordre du jour sont à retenir en particulier:
Renchérissement et honoraires
La pandémie de coronavirus qui a sévi mondialement ces dernières années ainsi que l’actuelle guerre en Ukraine ont entraîné un peu partout un engorgement des chaînes d’approvisionnement assorti d’une forte inflation. Maints aspects de la vie sont touchés par ce renchérissement. Aussi de nombreux employeurs ont-ils décidé – compte tenu de l’augmentation du coût de la vie et de la situation pour l’heure très tendue sur le marché du travail (pénurie de personnel qualifié) – de procéder à des augmentations de salaire substantielles pour 2023. Étant donné la marge traditionnellement plutôt faible que se réserve l’activité d’étude de projets, il va de soi que les inévitables augmentations des coûts se voient compensées par une hausse des honoraires. Dans un document de prise de position de décembre 2022, suisse.ing a formulé ses attentes à cet égard vis-à-vis des maîtres d’ouvrage, à savoir: convention et mise en œuvre d’une réglementation du renchérissement dans les contrats de mandataire; recherche de solutions équitables pour l’adaptation des honoraires liée au renchérissement dans les contrats de mandataire dépourvus de réglementation du renchérissement; adaptation des taux d’honoraires maximaux pour les adjudications de gré à gré (pour autant que de tels taux existent encore).
Mise en œuvre du changement de paradigme dans les marchés publics
La mise en œuvre efficace du changement de paradigme dans les marchés publics reste un cheval de bataille de suisse.ing. Au nombre des actions réalisées à ce titre figurent entre autres des initiatives communes avec Constructionsuisse (livre de Mario Marti sur la mise en œuvre du nouveau droit des marchés publics, moniteur des adjudications du secteur suisse de la construction), des contacts et échanges réguliers avec des maîtres d’ouvrage publics (KBOB, OFROU, CFF, DTAP/canton, etc.) ainsi qu’une vaste activité d’information et de communication sur le droit révisé. La nouvelle culture d’adjudication est étayée par les piliers centraux que sont les instruments visant le renforcement de la concurrence en matière de qualité et l’intégration de la durabilité dans les acquisitions.
La qualité de la collaboration avec la KBOB s’est quelque peu altérée au cours de l’année sous revue. Point de crispation: l’évaluation et l’analyse des projets pilotes des services d’adjudication de la Confédération concernant les critères de la fiabilité du prix et de la plausibilité de l’offre. Il semblerait en effet que la KBOB veuille se distancier des modèles convenus précédemment (en particulier le «modèle tessinois»), en raison notamment d’une intervention inutile – et factuellement peu fondée – du secrétariat de la Commission de la concurrence (COMCO). suisse.ing est très impliquée dans la question et soutient Constructionsuisse, par exemple par la rédaction au nom de la faîtière d’une prise de position sur une lettre du secrétariat de la COMCO.
Guide pour l’acquisition de prestations d’études
Renforcement de la durabilité
suisse.ing s’engage en faveur d’une prise en considération globale des aspects de durabilité dans l’ensemble du processus de construction. Ainsi, la durabilité doit être prise en compte dès la procédure d’acquisition, que ce soit par l’exigence de spécifications techniques mais aussi de critères d’aptitude (moins de labels) et surtout de critères d’adjudication (références, propositions de solutions dans le cadre d’analyses de marchés ou autres critères analogues). Il convient par ailleurs de recourir davantage à de nouvelles procédures (procédure de concours, dialogue, mise en concurrence pour le choix d’un mandataire). La durabilité doit en tous les cas bénéficier d’une priorité absolue dans la planification et la réalisation de l’ouvrage. Il s’agit en l’occurrence de reprendre dans le projet les bonnes solutions glanées dans le cadre de la procédure d’acquisition ainsi que de définir par contrat les exigences de durabilité correspondantes et d’en contrôler la mise en œuvre lors de l’exécution.
Nouveaux modèles de collaboration
Une tendance se dessine quant à la mise en place de modèles de collaboration innovants, comme les contrats d’alliance ou la réalisation de projet intégrée (integrated project delivery, IPD); plusieurs maîtres d’ouvrage étudient de tels modèles et mènent de premiers projets pilotes. L’objectif est d’améliorer la collaboration entre les parties prenantes au projet. Ceci passe par un nivellement des intérêts – autrement dit, tous gagnent ou tous perdent. suisse.ing soutient diverses initiatives et collabore au sein du groupe de travail SIA 2065, lequel élabore actuellement un cahier technique consacré aux contrats d’alliance dans la construction («Umgang mit Allianzverträgen im Bauwesen», consultation prévue pour le printemps 2023).
«L’important est que le cadre juridique permette l’application de nouveaux modèles de collaboration, modèles que la branche devrait saisir comme autant d’opportunités.»
Lutte contre la pénurie de personnel qualifiée
De nombreux secteurs – dont celui de la planification – sont frappés de plein fouet par une pénurie toujours plus aiguë de personnel qualifié. Or les écoles techniques supérieures font état d’une baisse du nombre d’étudiants. Les bureaux de planification risquent par conséquent de manquer de ressources vives, ce qui peut au final avoir des conséquences néfastes sur le plan économique (danger pour l’entretien et le développement des infrastructures). Tous les acteurs de la branche sont dès lors appelés à promouvoir la profession, à se positionner comme des exemples, à créer des conditions de travail engageantes, à proposer des places de stage, des stages d’orientation, des journées portes ouvertes pour les jeunes, etc. ou encore à faire connaître leurs projets (journée des ingénieurs, visites guidées de chantiers, etc.). Et surtout, le secteur de la construction est invité à développer une meilleure culture de l’autre et de la collaboration. En un mot: il faut rendre la branche attrayante aux yeux des jeunes générations!
Conseil juridique
En 2022 également, le secrétariat de suisse.ing a été particulièrement sollicité en matière de conseil juridique. Dans le cadre de la première consultation gratuite, le service ad hoc a répondu à 217 demandes (221 l’année précédente) portant essentiellement sur le droit des contrats de travail, le droit des contrats de construction et le droit général du contrat. Le service d’assistance Adjudication a traité 65 autres demandes (45 l’année précédente) concernant le droit des marchés publics. Le présent décompte ne prend pas en compte le conseil juridique de la Fondation usic pour les questions relevant du droit de la responsabilité civile et du droit des assurances.
Le conseil juridique reste un pilier important de l’offre de services présentée par suisse.ing. Il a pour vocation non seulement d’offrir une première aide aux membres de l’association qui cherchent à faire valoir leurs droits en cas de litige, mais également d’agir en amont de manière préventive. Dans la mesure où il consiste en un premier conseil d’ordre général doublé de recommandations pour la suite des opérations, le conseil juridique est une prestation associative gratuite pour l’ensemble des membres.